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Le Petit Lévrier Italien est l’un des descendants du « Tesem », cet antique lévrier représenté sur les bas-reliefs dans l’Egypte ancienne.
La découverte archéologique de squelettes de chiens comparables à celui du Petit Lévrier Italien atteste de la présence de celui-ci sur la terre des pharaons il y a 5000 ans. En 1965, on découvrit en Egypte une tombe de la première dynastie, qui est probablement celle de la Reine Herneith (2950 ans avant J.-C.), et dans une autre fosse, on découvrit le squelette d’un petit lévrier dont le corps avait une longueur d’environ 40 cm et une hauteur de 38 cm, c’était son seul compagnon de voyage vers l’outre-tombe.
Nous apprenons aussi que dans une tombe de Pharaon, on a trouvé une momie de petit lévrier et, sur un papyrus qui l’accompagnait des renseignements sur l’âge du chien et sur sa race que les Egyptiens auraient considérés comme sacrée.
Il aurait ensuite été importé par les Grecs ou les Phéniciens, puis par les Romains avec lesquels il se serait répondu dans une grande partie de l’Europe. C’est dans la Rome antique qu’il a trouvé son véritable épanouissement. Son succès fut aussi immédiat que total. Tout ce que la société romaine comportait de grands dames, d’aristocrates, de praticiens l’a adopté. Utilisé aussi pour la chasse au lièvre et au lapin de garenne, où il excellait, cet être que l’on découvrait gracile, précieux, agréable, etc ... avait une place de choix dans les luxueux salons et parcs de l’époque.Exporté au XV ème siècle vers le reste de l’Europe et l’Angleterre, il devint là aussi le favori. En France, les cours royales, la noblesse, l’aristocratie ont été subjuguées.
Quelles meilleures preuves que ces tableaux de peintures exécutés par les plus grands maîtres, le représentant en poses diverses, près de ses illustres propriétaires ! Appréciés par les dames patriciennes pour sa grâce et ses qualités de chien de compagnie, il a très vite conquit toutes les cours européennes. On sait que François 1er, Catherine de Médicis, Louis XV, entre autres en eurent auprès d’eux. A l’étranger, il est notamment le favori de Catherine de Russie et de Frédéric le Grand. Le Roi de Prusse n’en eu jamais moins de trente pour compagnons et désira même (mais l’étiquette en décida autrement) que son favori fût enterré avec lui . Plus tard Alphonse de Lamartine lui consacra de beaux vers car il fut profondément attaché à ses petits lévriers italiens. Il en offrit un à son amie, la comtesse de Boigne, à qui il donna ces conseils : « s’il tousse un peu de mauve. Rien d’autre. Les médecins les tuent tous parce que ce ne sont pas des chiens, mais des oiseaux à quatre pattes. » Ce compagnon des empereurs , rois et poètes, n’avait, bien entendu, d’autres rôle que de captiver ses maîtres.
Avec sa silhouette qui semble tout droit sortie des mains d’un sculpteur, ce « fils du vent » ne pouvait manquer non plus d’inspirer les artistes. La race a failli pourtant disparaître au cours du XX ème siècle du fait des caprices de la mode. En cherchant à sélectionner des chiens de plus en plus petits (jusqu’à 18 cm), en simple chien de compagnie, les éleveurs provoquèrent sa dégénérescence et ont bien failli signer l’arrêt de mort de la race. Un premier standard est alors établi : la taille du petit lévrier est réduite. Il entre dans la catégorie des « toys ». A cette époque il ne pesait que 3 kg pour une taille idéale comprise entre 28 et 30 cm. Et même en Italie , qui fut pourtant sa première terre d’accueil hors d’Egypte, cette récession aurait pu aboutir à son extinction, s’il n’y avait pas eu la persévérance du Sénateur italien Cavallini di Solcio. Ses efforts ont permis sa réimplantation, dès 1925. Quelques défenseurs de la race luttèrent pendant trente ans contre ces manipulations génétiques désastreuses pour lui restituer ses caractéristiques d’antan. Un second standard, mis au point par l’Italie en 1968, rétablit ses mensurations d’origine.
Aujourd’hui le petit lévrier italien a retrouvé ses lettres de noblesse, et il est redevenu le sportif qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. De nombreuses représentations sur de vases et des cratères témoignent de sa présence en Grèce. Il n’est pas rare de trouver le petit lévrier italien représenté sur les tableaux des plus grands maîtres italiens et étrangers, comme Giotto et Bosch. Dans la cité du Vatican, au musée Pio Clementino, on peut voir la statue grandeur nature d’une levrette datant du premier siècle avant J.-C.. Il existe également une fresque médiévale où Phlippe le Bel et Edouard 1 er d’Angleterre se voient réconciliés par le pape Benoît X. Un petit lévrier se tient à leurs pieds. La fameuse tapisserie « la Dame à la Licorne » témoigne de l’enthousiasme avec lequel il fût accueilli à la Renaissance